Le magazine chrétien PRO a publié les résultats d’une étude, portant sur la perception du christianisme et de la foi chrétienne des Allemands, le 16 avril. «La tendance va dans une direction claire: la foi chrétienne n’est plus populaire», fait observer d’emblée le document. 88% de la population de la République fédérale d’Allemagne était membre d’une Eglise en 1975 -le pays étant historiquement protestant, avec toutefois une bonne présence catholique- mais aujourd’hui, le chiffre est tombé à un peu plus de 40%. «Il ne faudra pas cinquante ans de plus pour que la valeur soit à nouveau divisée par deux» selon l’étude. Le théologien Valentin Dessoy s’était montré encore plus pessimiste en 2022. Il y a toutefois des nuances entre des croyances générales et d’autres plus théologiques.

Plus de la moitié des protestants nient que Jésus est le fils de Dieu

En effet, 28% des Allemands croient encore que Jésus est le fils de Dieu et 23% croient que Dieu a créé le monde. Plus précisément, 43% des protestants reconnaissent Jésus comme fils de Dieu. Les catholiques sont un peu plus nombreux à le penser (environ un sur deux). Mais même au sein des Eglises, les fondements de la foi chrétienne ne font plus l’unanimité. Des croyances plus spécifiques comme la Trinité, la résurrection des morts ou le Jugement dernier peinent ainsi à dépasser les 20% d’adhésion. L’image de la transcendance se déplace aussi dans le vocabulaire, avec des expressions telles que «le pouvoir de la nature», «le destin» ou encore le karma.

Si le christianisme est souvent associé par les Allemands aux abus ou à une «adhésion rigide aux croyances traditionnelles», il est pourtant aussi associé à des valeurs positives, comme l’amour du prochain (selon 59% d’entre eux), la charité (52%) ou le pardon (50%), d’après les résultats de l’enquête. Celle-ci a été réalisée par l’Institut Allensbach de démoscopie, qui a interrogé 1321 personnes.