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Syrie: Alerte aux fausses informations sur un prétendu génocide chrétien

© Joel Carillet / Getty Images
Des rumeurs de massacres ciblés de chrétiens en Syrie circulent sur les réseaux sociaux. L'ONG Portes Ouvertes et d'autres associations chrétiennes les démentent et alertent sur les dangers d'une telle désinformation pour les chrétiens locaux.
Charlotte Moulin

«Les informations en ligne sur un prétendu génocide de chrétiens en Syrie le premier week-end de mars sont dénuées de tout fondement, et pourraient avoir des conséquences négatives pour les chrétiens de Syrie», avertit Portes Ouvertes dans un communiqué en date du 17 mars. Environ 1500 personnes dont plus de 1000 civils, majoritairement issues de la petite communauté musulmane alaouite, ont été tuées entre le 6 et le 10 mars par les autorités syriennes. L’opération aurait été enclenchée suite à une attaque de partisans de l’ex-président Bachar al-Assad -alaouite également- contre des forces de sécurité du nouveau pouvoir en place dans l’est du pays. Nombre d’informations sur de supposées exécutions massives de chrétiens ont alors commencé à circuler sur les réseaux sociaux.

«A ce stade, à notre connaissance, seuls quatre chrétiens ont été tués dans les violences. Rien ne prouve qu’ils aient été spécifiquement ciblés en raison de leur foi», explique Matthew Barnes, porte-parole de l’ONG pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

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«Tout ce qui est dit dans les médias sociaux est vu par le gouvernement»

Sur internet, il a même été question de crucifixions publiques. Sur X, l’ancien premier ministre français François Fillon s’est indigné contre «une opération d’élimination systématique des populations alaouite et chrétienne» dans la région de Damas. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a pour sa part dénoncé un «massacre des minorités chrétienne et alaouite». D’autres organismes chrétiens démentent ces faits. Des instances telles que l’Association d’aide chrétienne en Orient et l’Union des congrégations évangéliques arméniennes de Syrie, relayées par le magazine PRO le 14 mars, ou encore l’Œuvre d’Orient, dont un responsable a été interrogé par La Croix, sont unanimes: il y a pu y avoir des chrétiens parmi les morts, mais ils sont loin d’avoir été spécifiquement ciblés.

Matthew Barnes rappelle également les conséquences néfastes qu’une telle désinformation peut avoir sur les chrétiens locaux. «Nous devons partir du principe que tout ce qui est dit dans les informations ou même dans les médias sociaux est vu par le gouvernement et les autres groupes armés», poursuit-il. Il fait valoir que si les autorités en question voient ou croient que les chrétiens mentent à leur sujet, elles peuvent difficilement leur faire confiance.

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