Le congrès 2024 des Communautés et assemblées évangéliques de France (CAEF), qui s’est tenu du 18 au 20 mai à Grenoble (Isère), avait son atmosphère habituelle de réunion de famille, décrit Nathalie Dobozy, chargée de la communication. Entre les trois conférences de Jacques Nussbaumer sur l’Eglise «une» et la soirée hommage à Pierre Bariteau qui quitte ses fonctions de gouvernance, elle relève la richesse des échanges informels de personnes «heureuses de se retrouver ou de se connaître, d’être passées par les mêmes Eglises et d’avoir des nouvelles des personnes qui s’y trouvent encore». Mais aussi, l’engouement pour des ateliers -dix-neuf en tout- parmi lesquels les participants ont eu du mal à choisir. 

Ils étaient un peu plus de 400 participants en provenance de 91 Eglises en France, y compris des Eglises éloignées dont les membres ont fait un long trajet pour venir. Certains sont même venus de la Guyane et de la Réunion. Plusieurs communautés de Grenoble les ayant rejoints le dimanche 19 au matin, dimanche de Pentecôte, la salle de culte était pleine à craquer.

Des thématiques captivantes

C’est à cette occasion que Jacques Nussbaumer, pasteur et professeur en faculté de théologie, a donné sa deuxième conférence : «L’Eglise, une christocratie?» En trois prises de parole, «Je crois en l’Eglise… Vraiment?» la veille et «L’Eglise Une ou comment assumer notre ADN?» le lendemain, celui-ci a souhaité amener son auditoire à réaliser que la nature intrinsèque de l’Eglise est caractérisée par la communion. «Ce message a semblé assez nouveau pour les personnes présentes et a captivé l’attention», indique Nathalie Dobozy. Une des phrases du théologien, notamment, a fait mouche: «Le Christ n’a qu’une seule Epouse, pas un harem». 

Les thématiques des ateliers ont suscité, elles aussi, beaucoup d’intérêt et certains encore plus que d’autres. Plusieurs d’entre eux ont ainsi dû être doublés, parmi lesquels «Comment accompagner les victimes d’agressions sexuelles?» ainsi qu’un autre sur les enjeux des doctrines de genre, à savoir comment, en tant que chrétien, réagir face à ces problématiques «avec compassion et selon la parole de Dieu». Des ateliers proposés au congrès des CAEF tous les ans, sur des thèmes tels que l’accompagnement des jeunes et des enfants dans leur chemin de foi ou la question du choix d’une formation théologique restent particulièrement prisés.

«Au revoir»… ou pas

Nombreux ont été les témoignages de reconnaissance à Pierre Bariteau, qui cède sa place de secrétaire général de l’union des CAEF après 15 ans à ce poste. «Tout le monde était ému de le voir partir, lui qui a servi avec tant de fidélité, tant de zèle, tant d’énergie pendant tant d’années!». Déjà membre du conseil d’administration depuis 1997, Pierre Bariteau a œuvré pour définir la vision des CAEF et y structurer les différents départements, tout en restant très à l’écoute des responsables d’Eglises.

Ces dernières années, sa mission consistait plus particulièrement à piloter et entraîner une équipe au sein du conseil d’administration, pour atteindre les objectifs fixés. Il a également été un représentant essentiel de l’union auprès du réseau fraternel évangélique français (FEF) et du Conseil national des évangéliques de France (CNEF). Il est désormais en charge de la structuration du département Eglises, où sa mission consiste à renforcer les réseaux d’Eglises à l’échelle translocale.

Le congrès annuel est ouvert à tous les membres des CAEF. Toutefois, ce sont plutôt les pasteurs, anciens et responsables qui y viennent, souvent accompagnés de personnes qui aspirent à prendre des responsabilités dans l’Eglise. Le directeur général du CNEF, Clément Diedrichs, a assuré le discours de clôture du congrès, en encourageant à compter sur Dieu, «qui donne ce qu’il ordonne».

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