L’Action biblique considère Guillaume Bourin inapte au ministère pastoral et demande pardon

Selon la commission d’enquête réunie autour de l’Action biblique France, union d’Eglises qui collaborait avec Guillaume Bourin, celui-ci n’est pas apte au ministère pastoral. En effet, il n’est pas «dans la situation morale requise» par la Bible, affirme-t-elle dans un communiqué publié le 30 juin en conclusion de son enquête sur le volet ecclésial de l’affaire. Etant donné les réticences à prendre en compte les accusations initiales, la commission demande également pardon aux pasteurs «lanceurs d’alerte» et aux plaignantes qui avaient témoigné les premières.
D’après l’enquête, le blogueur «a sollicité et entretenu avec plusieurs plaignantes (victimes ou consentantes), de nombreux échanges essentiellement numériques à caractère adultérin, en France ou au Québec», de nature virtuelle pour ce qu’elle a pu constater.
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De plus, la commission constate que Guillaume Bourin «a fait un usage malhonnête et à son profit de l’autorité spirituelle dont il disposait et a ainsi trahi l’état d’esprit de sa charge pastorale (officielle ou non)». Elle regrette «l’ambivalence d’une double vie» des années durant, et dénonce «une hypocrisie religieuse intolérable dans l’Eglise de Christ».
Dans le communiqué, la commission, constituée au départ d’amis du mis en cause, revient sur l’historique de l’affaire, et reconnaît n’avoir pas cru initialement la plupart des mises en garde des pasteurs, de l’Eglise Connexion notamment, ni le dossier présenté lors d’une réunion de confrontation le 8 décembre 2022.
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«Nous voulons demander pardon à ceux qui en ont été affectés»
Communiqué de l’Action biblique France du 30 juin
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La publication, dans les médias, des points essentiels d’un communiqué de la Fédération évangélique de France annonçant la suspension de son ministère le 24 mars a lancé une nouvelle vague de témoignages et a contraint le mis en cause à reconnaître bien plus de faits. La commission a donc reconsidéré son point de vue. D’un commun accord avec le prédicateur, il a été décidé de mettre fin à son ministère. Le communiqué comprend une demande de pardon pour la manière dont l’affaire a été traitée. «Nous regrettons que cette affaire et une partie de nos décisions initiales aient contribué à une fracture dans la communauté évangélique francophone et nous voulons demander pardon à ceux qui en ont été affectés», écrivent les signataires dont le pasteur Frédéric Bican, président de la commission.
Erratum: Le titre et une formulation dans le premier paragraphe de l’article ont été modifiés le 24 septembre 2024 car ils laissaient sous-entendre que Guillaume Bourin était employé par l’Action biblique, ce qui n’est pas le cas.