L’Entente des Eglises et missions évangéliques du Tchad (EEMET) a décidé de ne pas participer à la journée de la prière pour la paix dans le pays, célébrée habituellement chaque 28 novembre, rapporte Tchadinfos. Dans un contexte de violences intercommunautaires aigües, l’EEMET préfère en effet en faire une journée de commémoration. Les multiples affrontements, entre éleveurs nomades arabes et cultivateurs autochtones, entre ethnies, mais aussi pour la propriété des territoires ont fait plus de 500 morts depuis le début de l’année, d’après l’ONU. Les terres fertiles sont en effet de plus en plus asséchées.

«Au regard de ces constats, une célébration festive comme d’habitude autour des autorités politiques, dans une place publique, n’est pas souhaitable», a déclaré l’union évangélique. «L’heure est plutôt au recueillement et à la recherche des solutions idoines. C’est pourquoi l’EEMET encourage les leaders ecclésiastiques et fidèles des Eglises des assemblées chrétiennes et des paroisses à considérer le 28 novembre 2022 comme une journée nationale de recueillement, d’enseignement, et à des actions en faveur du pardon, de la réconciliation, de la cohabitation pacifique et donc de la paix.» Au Tchad, nombre d’habitants sont armés. 3% des conflits sont interreligieux.

Les Eglises protestante (qui représente 25% de la population) et catholique (20%), qui se sentaient ignorées, se sont par ailleurs aussi retirées du dialogue national pour la refonte de l’Etat tchadien, en septembre. Une décision que le président Mahamat Idriss Déby avait très mal accueillie.