France: Dans le Grand Est, les protestants officialisent 6 ministères hors pastorat

Le dimanche 3 juillet, l’Union des Eglises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL) a tenu une cérémonie inédite de reconnaissance des ministères particuliers. A Haguenau dans le Bas-Rhin, la congrégation a officialisé le travail ecclésial de dix-huit personnes, treize femmes et cinq hommes. Les charges de prédicateur (qu’assurent souvent les anciens), d’assistant pastoral, de diacre, d’aumônier, d’animateur communautaire et d’évangéliste, six ministères institutionnalisés qui seront désormais rémunérés.
En Alsace-Moselle, les religieux sont toujours fonctionnaires
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En effet, le rapport religion-Etat en Alsace-Moselle est une exception à la laïcité française: les cultes sont encore au bénéfice du Concordat du 8 avril 1802, institué par Napoléon Bonaparte et le pape Pie VII. Les trois départements du Grand Est étaient sous domination allemande lorsque la loi de 1905 est entrée en vigueur. Aucun des deux pays n’a attesté de modifications pour ce statut depuis sa création, non plus quand la région était soumise aux lois germaniques. Les ministres religieux sont fonctionnaires. L’Eglise les rémunère donc via une prestation de l’Etat.
«L’UEPAL souhaite renforcer l’engagement des fidèles dans l’Eglise, dans un contexte de baisse de l’effectif pastoral» précise Marc-Frédéric Muller, pasteur de la paroisse protestante de Romanswiller-Allenwiller, à Franceinfo. Cette considération s’accompagne de la nécessité de ne plus incomber toutes les missions de l’Eglise aux seuls pasteurs, constat explicité durant les nombreuses assemblées chrétiennes à l’Ascension. «Ça me donne une place dans l’Eglise, on se sent accueilli, investi d’une mission, ça concrétise les choses», ajoute par ailleurs une animatrice communautaire.
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