France: Une «montée du radicalisme religieux» dans les hôpitaux

«Le système sanitaire et social est une cible de radicalisme religieux, notamment islamiste.» Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes de France, remonte des faits de radicalisation, de prosélytisme religieux et d’atteinte à la laïcité au sein de l’hôpital public. Il dénonce notamment «l’entrée d’associations cultuelles dont le but véritable est du prosélytisme». Pour le médecin, cela entraîne de fait «des remises en cause des actes médicaux et chirurgicaux» et «un sexisme sournois».
Patrick Pelloux recommande «plus de rigueur» dans l’attribution de l’agrément des associations intervenantes. Et l’actualisation du cadre juridique des aumôneries en milieu hospitalier.
Après avoir interrogé 70 professionnels de santé, le praticien a remis à Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, les conclusions de son «rapport sur la prévention contre la radicalisation des agents exerçant au sein des établissements de santé». Dans les colonnes du Figaro, il estime qu’il est «urgent de créer une charte de la laïcité obligatoire et systémique pour tous les agents hospitaliers».
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Des aumôniers «outrepassent leur mission d’accompagnement»
Patrick Pelloux vise à ce que ce rapport, mis en ligne le 3 mars, contribue à «garantir des prises en charge des malades sans influences religieuses». Le médecin urgentiste désigne en outre l’émergence d’un «communautarisme» à l’hôpital et «de conflits sur le port du voile». «Quasiment inexistants avant les années 1990», ces faits-là sont «en augmentation lente mais constante ces trente dernières années», selon ses observations.
«Le système sanitaire et social est un objectif des religions, notamment d’une partie de l’islam dite politique», alerte Patrick Pelloux. Selon lui, «des aumôniers ont certainement outrepassé leur mission d’accompagnement du patient afin d’exercer une influence sur des agents et des patients». Le rapport précise: «Des imams radicalisés ont pu prêcher un discours anti français auprès de patients vulnérables, comme en psychiatrie».