Suisse: l’utilisation de la pilule abortive supplante la chirurgie à l’hôpital

Le recours à l’avortement médicamenteux au moyen de la pilule Myfégyne est de plus en plus répandu jusqu’à la neuvième semaine de grossesse et fait débat. La Société suisse de gynécologie et d’obstétrique (SSGO) avait en effet déclaré dans une nouvelle lettre dite «d’experts» que cette prescription pouvait être élargie au-delà de la septième semaine.
La prescription de cette pilule abortive est considérée «comme une utilisation hors indication», mais bénéficie d’un statut semi-officiel, selon un article de la Tribune de Genève, en date du 30 mai publié sur leur site. C’est ce qu’auraient confirmé plusieurs hôpitaux universitaires du pays au journal dominical NZZ am Sonntag. Selon un article publié le 30 mai sur le site du matin.ch, cette « prescription médicalement (serait) justifiable « afin de garantir à toutes les femmes en âge de procréer un accès large et médicalement raisonnable à l’avortement médicamenteux »». L’avortement médicamenteux avec la pilule Myfégyne n’était autorisé que jusqu’à la septième semaine.
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Une recommandation à valeur de soutien juridique
Ce positionnement est important alors que les recommandations des sociétés professionnelles constituent un soutien juridique pour les médecins. Les interventions volontaires de grossesse en Suisse sont autorisées chez la femme enceinte jusqu’à la douzième semaine de grossesse.
L’interruption volontaire de grossesse (IVG) par voie médicale reste une charge supplémentaire pour les femmes concernées. Barbara Meier Käppeli, experte en soins infirmiers en charge à l’Hôpital universitaire de Zurich, rappelle par ailleurs les conséquences de telles de fausses couches lors des grossesses suivantes ainsi qu’à long terme.
La recommandation a été adoptée il y a un an
La recommandation a été adoptée il y a un an, au début du premier confinement. Coïncidence ou non, celle-ci est actée au moment où «les hôpitaux visaient à réduire au maximum le trafic public et donc les opérations non indispensables sans toutefois interdire les IVG chirurgicales», relève Saira-Christine Renteria, membre du SSGO et ancien médecin adjoint du CHUV.
Le nombre de femmes qui souhaitait interrompre une grossesse par voie chirurgicale à l’hôpital a diminué depuis la pandémie. En Suisse, ce sont entre 10 000 et 11 000 avortements qui sont pratiqués chaque année.