Inde: L’Uttar Pradesh approuve une nouvelle loi anti-conversion

L’assemblée législative de l’Uttar Pradesh, état du nord de l’Inde -le plus peuplé de l’Union indienne avec 204 millions d’habitants- a approuvé le 24 février un projet de loi interdisant la conversion religieuse par des «moyens frauduleux» ou «indus», dont le mariage. Le texte remplace une ordonnance promulguée en novembre dernier, rapporte l’agence Fides.
Jusqu’à dix ans de prison et 50 000 roupies d’amende (environ 560 € ou 620 CHF) sont prévus en cas de transgression. La loi vise à empêcher toute conversion directe ou indirecte, d’une religion à une autre, par le biais de «fausses déclarations», d’usage de la force, suite à une influence répréhensible ou à des promesses, par coercition ou suite à des actions de persuasion et tout autre moyen frauduleux.
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La personne convertie comme celle qui l’y a encouragée sera inculpée
La personne accusée de l’acte et la personne convertie seront toutes deux condamnées. Il s’agit également, pour Yogi Adityanath, ministre en chef de l’Uttar Pradesh (à gauche sur la photo, serrant la main du premier ministre Narendra Modi) et membre du parti nationaliste hindou BJP, de lutter contre les tentatives de conversion de femmes hindoues à l’islam sous la forme de mariages, que les nationalistes hindous nomment «djihad de l’amour», souligne The Hindu.
Neuf autres états dont l’Himachal Pradesh en 2019 ont déjà introduit des lois similaires. Pour les ONG de défense des Droits de l’homme et les responsables d’Eglises, ces lois sont souvent manipulées et déformées dans le but de nuire aux missionnaires chrétiens et aux minorités religieuses. L’Inde, qui compte près de 70 millions de chrétiens, figure au 10e rang de l’Index mondial de persécution des chrétiens 2021 de l’ONG Portes Ouvertes.