Suisse: Le Parti évangélique propose une charte pour une coexistence pacifique des communautés religieuses

«Il est nécessaire d’avoir des lignes de conduite pour la cohabitation des différents groupes reliigieux, afin de permettre un dialogue d’égal à égal et d’assurer une coexistence et une collaboration pacifiques dans une société pluraliste». C’est ainsi que Marianne Streiff (photo, 2 ème depuis la gauche), présidente du Parti évangélique suisse (PEV), a explicité la raison d’être de la charte élaborée par son parti.
Présentée le 22 août à Berne, à l’occasion de la journée internationale de commémoration des victimes de violences religieuses, cette charte des communautés religieuses constitue une réponse à la diversité croissante des religions en Suisse et aux défis qui l’accompagnent. Elle permet aussi de reconnaître la variété des communautés au sein d’une même confession et l’importance du dialogue intrareligieux autant qu’interreligieux.
Après avoir posé la dignité humaine comme principe directeur, la charte se concentre sur les droits et obligations associés à la liberté religieuse. Député au Grand Conseil bernois, Marc Jost a souligné que «tous les droits vont de pair avec l’obligation de les accepter pour autrui. La charte a donc également un effet préventif, dans le sens où les communautés religieuses s’engagent d’une part à donner la priorité au dialogue comme approche pour résoudre les confilts, et d’autre part à s’opposer aux appels à la haine».
La charte proposée par le PEV s’intéresse aussi à la gestion du pouvoir aux sein des communautés religieuses, à celle des finances et de la détresse. Par ailleurs, elle encourage des structures démocratiques et la participation des femmes comme des hommes à la prise de décisions, ainsi qu’un esprit critique, un dialogue respectueux et des discussions ouvertes.
Le Parti évangélique invite chaque communauté religieuse ou confessionnelle à étudier la charte et à la signer. Par leur signature, les communautés religieuses témoigneraient ainsi qu’elles sont disposées à s’intégrer activement dans la société. «Mais en même temps, la charte peut contribuer à mettre en évidence celles qui ne souhaitent justement pas s’intégrer, parce que leur conception du monde est incompatible avec nos principes de cohabitation», complète la députée de Bâle-Campagne, Andrea Heger.